Newsletter 10-2025
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COURSE
Jacques Caraës : "Une nouvelle aventure"
Après une longue carrière de navigateur puis de directeur de course, Jacques Caraës est devenu cet été team manager du DMG Mori Sailing Team.
Jacques Caraës avec Thomas Lempérière, chargé d'industrialisation chez Multiplast
(© DMG Mori Sailing Team)
L'objectif prioritaire est d’accompagner Kojiro Shiraishi vers la prochaine édition de The Ocean Race sur un plan Verdier neuf, actuellement en construction chez Multiplast. Entretien.
Comment t’es-tu retrouvé à ce poste de team manager ?
J’avais eu un premier contact pendant le Vendée Globe avec l’équipe DMG Mori qui cherchait un team manager, suite à l’annonce du départ de Charles (Euverte) après cette édition du tour du monde. J’étais à ce moment focalisé sur la direction de course aux côtés d’Hubert Lemonnier, je n’avais pas trop relancé, et après l’arrivée de Kojiro, c’est lui-même qui m’a appelé pour me dire que si j’arrêtais la direction de course comme je comptais le faire, il serait très content de parler avec moi de la suite. J’avais prévu de « débrayer » un peu, à 66 ans, mais il a beaucoup insisté, il est venu me voir à plusieurs reprises et je me suis finalement laissé séduire en me disant que c’était une belle aventure d’embarquer dans ce projet, d’autant plus qu’il y avait un bateau neuf à la clé.
Est-ce un poste nouveau pour toi et quelles ont été tes priorités lors de tes premières semaines ?
J’ai beaucoup travaillé au sein de projets d’équipes, mais pas forcément dans un rôle avec de telles responsabilités, donc oui, on peut considérer que c’est nouveau. Team manager, tu touches un peu à tous les dossiers, ce n’est pas le poste le plus simple et c’est aussi pour cela que je ne suis pas venu tout seul, j’ai proposé à Kojiro d’avoir le support de Kaori [agence créée avec son épouse, Laurence, NDLR], avec notamment Anne-Laure (Pluchon) qui m’épaule sur la partie administrative, et Laurence sur un volet communication. Mes premières semaines, je les ai surtout passées à rencontrer individuellement chaque personne - 14 salariés et 12 prestataires free-lance - pour savoir qui elles étaient, ce qu’elles faisaient et quelles étaient leurs ambitions, mais également pour me présenter. Ces entretiens ont été profitables, ils m’ont également permis de déceler des petites choses à améliorer dans l’organisation de l’équipe.
Quelles sont les ambitions du projet, avec un bateau neuf en construction ?
C’est certain qu’avec un Imoca de nouvelle génération, les objectifs vont beaucoup plus vers la performance. Le but premier de Kojiro est de participer à The Ocean Race en équipage, donc une de mes missions du moment est de réunir les bonnes personnes, tant au niveau de l’équipe à terre que des navigants, pour aller dans ce sens de la performance en vue du tour du monde, sachant que nous avons également des compétences en interne au sein de la DMG Mori Sailing Academy. Le nouveau bateau sera mis à l’eau au mois de mai prochain, ça ne nous laisse pas tant de temps que ça pour faire la mise au point, avec une traversée de l’Atlantique qui va arriver vite pour prendre le départ de The Ocean Race Atlantic à l’été 2026 (New York-Barcelone) où il faudra déjà être dans le match.
Peux-tu nous en dire plus sur le futur Imoca signé Guillaume Verdier et la collaboration avec Multiplast ?
C’est un bateau sur lequel il y aura beaucoup d’innovations, donc beaucoup d’attentes, avec une configuration de coque un peu nouvelle. Un des critères essentiels dans le cahier des charges qu’a fixé Kojiro à Guillaume Verdier, c’est également d’avoir un bateau fiable, ce qui veut dire qu’on ne sera pas forcément les plus légers du moment. Pour ce qui est du chantier, je suis super content de travailler avec les équipes de Multiplast. J’ai toujours eu de très bons contacts avec Gilles Ollier (fondateur) et Yann Penfornis (directeur général), nous avons vécu de belles aventures ensemble, notamment de prise en main de bateaux innovants, que ce soit Club Med ou Orange 2. En tant que navigant, j’ai toujours bien aimé faire des retours aux architectes et aux chantiers, j’ai de très bons souvenirs de toute cette période. Quand je suis revenu chez Multiplast cet été et que j’ai revu Yann, on s’est dit que c’était drôle que nos parcours se recroisent des années plus tard ! En ce qui concerne la construction, le planning est bien tenu, toutes les cloisons sont en place, les équipes travaillent sur les parties structurelles longitudinales, passant forcément du temps sur des éléments-clés, comme les points de basculement de quille. Il y a beaucoup de monde sur le chantier, nous avons 3-4 personnes de notre team pour compléter l’équipe Multiplast en strat’, nous sommes tous pressés de voir ce nouveau bateau assemblé !
EN BREF
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AÉRONAUTIQUE Multiplast vient de terminer une première série de huit “bellmouth”, entrées d’air destinées aux bancs d’essai de moteurs d’avion - Leap pour l’Airbus A320neo et GenX pour les Boeing 787 Dreamliner pour le compte de Safran Aero Boosters, division du groupe Safran (voir notre newsletter de décembre 2024). Six autres ont d’ores et déjà été commandées pour l’année 2026, la production a démarré en septembre.
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AÉROSPATIAL.Dans le prolongement de la série de pièces déjà réalisées depuis trois ans pour un acteur allemand de l’aérospatial, Multiplast a reçu une nouvelle commande pour une coiffe d’un lanceur de satellites (la partie haute de la fusée).
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AÉRONAUTIQUE. Comme détaillé dans notre newsletter de mai, Multiplast a été choisi par Positive Aviation pour la réalisation des flotteurs des futurs FF72, avions amphibies de lutte contre les incendies. La PDR (Preliminary Design Review) a eu lieu en septembre à Vannes, les moules des deux premiers flotteurs, en cours de réalisation en Espagne, arriveront en novembre pour un début de drapage en janvier. Le vol de l’appareil prototype (un ATR 72 reconfiguré) est prévu au cours de l’été 2026, Multiplast réfléchit en parallèle à la fabrication en série, l'objectif de Positive Aviation étant par la suite de sortir un avion par mois.
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ASTRONOMIE. Multiplast a été retenu par l’Université Paris Cité pour la fabrication d’une méridienne, très grand cadran et calendrier solaire destiné à décorer un de ses bâtiments sur le campus des Grands Moulins, dans le 13e arrondissement. "Nous avons été choisis à la fois en raison de notre savoir-faire en matière de production de pièces de grande dimension, sachant que celle-ci mesure 13 mètres sur 3, mais également parce que nous avons proposé de la construire en carbone, qui a la vertu d'être très stable thermiquement et donc permet à la méridienne de gagner en précision par rapport aux matériaux traditionnels", explique Franck Martin, architecte naval chez Multiplast.
- COURSE. 21 tandems représentant 15 nationalités et aux commandes d’un Sun Fast 30 One Design, monotype produit par Multiplast et Jeanneau, ont participé du 24 septembre au 1er octobre à Cowes à l’édition du championnat du monde offshore double mixte. Une épreuve organisée cette année par le Royal Ocean Racing Club (RORC), en collaboration avec Lorient Grand Large et Cap Regatta, et remportée par les Français Théa Khelif and Thomas André.
- GRANDE CROISIÈRE. Multiplast a livré en septembre les quatre cloisons destinées au futur Nomad VII, grand catamaran de croisière (125 pieds) dessiné par le cabinet Finot-Conq, dont l’assemblage a débuté au chantier FC Cube de Lorient pour une mise à l’eau prévue en 2026.
- COURSE. La deuxième édition de The Ocean Race Europe s’est achevée le 21 septembre au Monténégro, avec une belle deuxième place à la clé pour Paprec Arkéa, l’Imoca de Yoann Richomme construit chez Multiplast. Ce dernier, accompagné de Corentin Horeau, a désormais pour objectif la Transat Café L’Or (départ le 26 octobre du Havre à destination de Fort-de-France), course sur laquelle on retrouvera d’autres unités produites en totalité ou en partie par les équipes de Multiplast : les Ultim Actual Ultim 4 (ex Maxi Edmond de Rothschild), Sodebo Ultim 3, Banque Populaire XI (flotteurs) et SVR Lazartigue (coque centrale), les Imoca Paprec Arkéa, 11th Hour Racing (ex Malizia) et Fortinet Best Western, et l’Ocean Fifty Inter Invest.
- DÉFENSE. Le drone militaire Aarok, conçu par la société française Turgis et Gaillard et dont Multiplast a fabriqué les ailes, a effectué avec succès ses deux premiers vols, les 9 et 16 septembre à Blois, sous les yeux d’Emmanuel Chiva, délégué général pour l’Armement, et en présence de Sylvain Meudec, l’ingénieur chargé du projet chez Multiplast.
- DÉFENSE. La frégate de défense et d’intervention (FDI) Amiral Ronarc’h, construite par Naval Group à Lorient, a rejoint Brest le vendredi 19 septembre, avec à bord quatre radômes du radar multifonctions Thales Sea Fire 500 et un dôme de sonar de coque, des pièces toutes construites par Multiplast.
© Multiplast
CROISIERE
Vitalia 2, bientôt paré pour une troisième vie
Il revient de loin et sa silhouette est familière. Après dix ans de croisière autour du monde sous l’égide de François Bich, Vitalia II, l’ex Orange 2 de Bruno Peyron, est de retour depuis cet été dans son chantier d’origine, Multiplast, pour un refit en vue de sa future vente.
Retour à la maison pour Vitalia II ! C’est le 18 juillet dernier, presque dix ans après avoir entamé sa seconde vie que le maxi-catamaran de 37,80 mètres de long a été sorti de l’eau à Vannes pour réintégrer le chantier Multiplast en vue d’une remise à neuf.
Conçu par Gilles Ollier, fondateur de Multiplast, et mis à l’eau fin 2003 pour son skipper Bruno Peyron, Orange 2 est vite entré dans la légende, remportant en mars 2005 le Trophée Jules Verne, en 50 jours 16 heures et 20 minutes, avant de s’emparer en 2006 le record de la traversée de l'Atlantique (4 jours 8 heures et 24 minutes) et celui des 24 heures (767 milles parcourus) - records battus depuis. C’est ce multicoque hors du commun, contraint de rester à sec les huit années suivantes, que François Bich repère en 2014 sur le terre-plein de Multiplast et décide, une fois racheté à Bruno Peyron, de transformer en catamaran de grande croisière.
"Le chantier avait duré quinze mois, il avait consisté à ajouter la nacelle, à revoir tous les aménagements intérieurs, à ajouter des moteurs plus gros et à rendre les winchs hydrauliques, se souvient Yann Penfornis, directeur général de Multiplast. L’objectif était de permettre à son propriétaire de faire le tour du monde en sécurité et avec le confort nécessaire, tout en conservant l’ADN bateau de course d’un catamaran auquel les équipes étaient (et sont toujours) très attachées."
C’est ce que Vitalia II, mis à l’eau en avril 2015, a fait pendant dix ans, partant d’abord de Méditerranée pour la Guinée-Bissau, puis les Caraïbes, avant de traverser le canal de Panama et de faire escale au Costa Rica. L’équipage a ensuite exploré la Polynésie française, Singapour, la Thaïlande, la Malaisie, la Papouasie occidentale, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, avant un séjour prolongé aux Maldives, où il a été immobilisé plusieurs mois pour cause de pandémie de Covid. Il a alors fait route vers les Seychelles pour une escale beaucoup plus longue. "Nous y sommes restés trois-quatre ans parce que le propriétaire a beaucoup apprécié l'archipel pour la pêche sportive, les très belles navigations et la beauté des îles", raconte Pierre-Antoine Aylmer, skipper et boat captain du bateau. La fin de ce tour du monde au long cours est passée par Dubaï, Le Cap, Sainte-Hélène, les îles panaméennes San Blas, les Bahamas, les Açores, puis La Trinité-sur-Mer, son terminus.
"Toutes les personnes sont tombées
amoureuses de ce bateau d’exception"
"Sur dix ans autour du monde, nous avons rencontré des conditions de mer et de vent assez rudes par moments, mais jamais nous n’avons douté des capacités du bateau, de sa robustesse ou de sa fiabilité, ajoute Pierre-Antoine Aylmer. C'est incroyable de revenir après des dizaines de milliers de milles avec un catamaran sain, propre, qui fonctionne bien et qui n'a aucun souci technique. Multiplast avait fait un travail incroyable, ils s’étaient donnés corps et âme pour faire de Vitalia II ce qu’il est maintenant."
Et l’intéressé d’ajouter : "Ce qui explique aussi qu’il soit dans un si bon état au bout de dix ans, c'est que toutes les personnes qui sont venues naviguer dessus en sont tombées amoureuses. Sans cette passion des équipages pour ce bateau d'exception et sans la confiance du propriétaire, nous n'aurions jamais pu accomplir un tel périple dans de si bonnes conditions."
Vitalia II est désormais en chantier pour une remise à neuf de quelques mois. "L'objectif, c’est déjà de faire une expertise du bateau, de vérifier l’état de la structure et du carbone suite à l’ajout de la nacelle en 2015 et aux navigations des dix dernières années, de voir ce qui a bougé ou pas. Il faut aussi refaire l'antifouling, remettre à jour l'électronique et l'électricité", détaille le skipper. Ce chantier de refit, prévu jusqu’en mars 2026, devrait redonner tout son lustre à un bateau qui se cherche un nouveau propriétaire. "Nous espérons trouver un acheteur pendant l'hiver et si nécessaire, nous irons le présenter sur les différents salons l’an prochain", conclut le skipper. Avis aux amateurs de bateaux de légende
© Neoline
TRANSPORT MARITIME
Morgane Fouillet : "Les voiles de Neoline, un vrai challenge"
Premier cargo à voiles à dimension industrielle, Neoliner Origin, sur lequel ont été installés deux gréements SolidSail développés par les Chantiers de l’Atlantique, eux-mêmes équipés de voiles en composite fabriqués par Multiplast, effectuera en octobre sa première transatlantique commerciale entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Responsable projet composites chez Multiplast, Morgane Fouillet revient sur cette aventure, dont l’objectif est de contribuer à la décarbonation du transport maritime.
Pouvez-vous nous rappeler la genèse du projet Solidsail ?
C'est un projet initié par les Chantiers de l’Atlantique il y a presque dix ans, consistant à créer des gréements à voiles Solidsail pour des paquebots de croisière ou des cargos dans un objectif de décarbonation du transport maritime. Multiplast a été impliqué doublement, d’abord pour la construction de tronçons de mâts, en collaboration avec d’autres acteurs bretons, réunis désormais au sein de SolidSail Mast Factory, l’entreprise qui produit ces mâts dans la nouvelle usine de Lanester. Ensuite, nous avons fabriqué l’intégralité des voiles en composite, qui sont au nombre de deux sur Neoliner Origin. Ce cargo roulier a quitté la Turquie, où il a été construit, le 29 septembre pour rejoindre Saint-Nazaire, avant d’effectuer sa première liaison commerciale vers Halifax (Canada) et Baltimore (États-Unis) via Saint-Pierre-et-Miquelon. Pour nous, Neoline est un projet quasiment achevé - même si nous espérons bien évidemment que d’autres cargos de ce type seront commandés par la suite -, nous avons enchaîné en fabriquant des voiles identiques pour deux bateaux de croisière Orient Express, équipés chacun de trois mâts.
Comment ont été développées ces voiles ?
Nous avons débuté il y a six ou sept ans par une voile de 20 m2, nous en avons ensuite testé une autre sur l’Imoca de Jean Le Cam puis sur sur Le Ponant, petit paquebot de croisière, pour arriver aujourd’hui à des voiles de 1 000 m2. Un premier proto mât/voiles avait été mis en place sur le site des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, il a servi de démonstrateur avant d’être installé sur Neoliner Origin. Il y a forcément eu beaucoup d’allers-retours avec les Chantiers de l’Atlantique, mais également avec GSea Design, pour la partie dimensionnement, et l’Ensta Bretagne, en renfort sur des sujets de R&D. L’enjeu pour Multiplast était à la fois technologique, même si ce sont des matériaux – carbone, fibre de verre et époxy - et des process que l’on maîtrise bien, et économique, car si ces voiles sont faites pour durer a priori vingt ans, il fallait s’assurer de la viabilité budgétaire du projet. Comme nous n'avons pas fait de compromis sur les process, il fallait dès la conception arriver à sortir un produit simple à mettre en œuvre, puis être en capacité de suivre la cadence de production. Car une voile, c’est onze panneaux, dont certains font 20 mètres de long pour 7 de large, nous fabriquons aujourd’hui trois voiles par an, l’objectif dans les années à venir étant de passer à dix. Dans un atelier où on fait beaucoup de prototypes et où tout bouge en permanence, c’était un vrai challenge d’intégrer une telle production en série, de sacraliser un espace et une cadence au milieu d’autres projets qui n’avaient rien à voir, sachant qu’on démoule un panneau toutes les semaines avant d’attaquer le suivant. Nous avions déjà fait ce type de production avec des foils des Figaro 3, mais ça prenait beaucoup moins de place !
Que représente ce projet pour Multiplast ?
Comme je le disais, c’est un projet au long cours, parce que quand je parle de dix voiles par an, c’est à horizon 2030-2035. Ça permet à l’entreprise d’avoir une production pérenne sur le long terme et donc de la visibilité pour éventuellement s’agrandir et dédier un atelier à cette production. Nous avons d’ailleurs déjà dû construire un bâtiment de 8 mètres de haut et 25 de long consacré à la peinture des panneaux. Ensuite, cela permet d’un point de vue ressources humaines de recruter de nouvelles personnes dans l’entreprise qui n’ont pas forcément de formation composite initiale, c’est plus facile de les intégrer sur un tel projet industriel maîtrisé que de les mettre directement sur une coque d’Imoca. C’est en outre un projet attractif, dans la mesure où de plus en plus, les gens ont la volonté de travailler sur des projets qui ont du sens. Participer à la fabrication de ces voiles, c’est contribuer à la décarbonation du transport maritime, donc c’est assez inspirant. Je pense que quand Neoliner Origin va boucler sa première traversée, toute l’équipe sera très fière d’avoir participé à quelque chose de grand. Enfin, SolidSail a été pour nous l’opportunité de faire de gros progrès en termes d’organisation, c’est aujourd’hui en quelque sorte une vitrine de notre savoir-faire industriel. Le but, c’est que nos autres projets, y compris prototypes, tendent vers ce type d’organisation.
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