Newsletter 10-2024

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 Qaptur DMG Mori Sailing Team 1

COURSE AU LARGE

L'Imoca ne connaît pas la crise

Si huit Imoca sortis du chantier Multiplast s’alignent le 10 novembre au départ du Vendée Globe 2024, certaines équipes se projettent déjà sur le cycle suivant, puisque trois bateaux - dont un pour DMG Mori - ont d’ores et déjà été commandés au chantier vannetais ! L’occasion de faire le point sur les constructions à venir ainsi que sur le dynamisme au sein de la classe Imoca.

 

 

 

 

 

 

Sur les 40 bateaux en lice pour le Vendée Globe, huit ont été construits chez Multiplast : dans l’ordre de leur mise à l’eau, Singchain Team Haikou et Lazare (2007), Prysmian Group et Fortinet-Best Western (2015), DMG Mori Global One (2019), Malizia-Seaexplorer et V and B-Monbana-Mayenne (coque et pont, 2022), Paprec Arkéa (2023). Et le directeur général du chantier, Yann Penfornis, de souligner que "Malizia et Paprec Arkéa, forts de leur très beau palmarès ces dernières saisons, font partie des favoris."

Yoann Richomme (Paprec Arkéa) a en effet remporté The Transat CIC et le Retour à La Base et terminé deuxième de La Transat Jacques Vabre 2023, Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) a gagné la troisième étape de The Ocean Race, décroché le record des 24 heures en monocoque sur cette édition 2022 de la course autour du monde (641 milles), avant de finir second de The Transat CIC et de la New York Vendée cette année.

"Le succès de la classe Imoca ne se dément pas, poursuit Yann Penfornis. Habituellement, entre 7 à 8 Imoca étaient construits entre deux éditions du Vendée Globe, là, il y en a eu 13 depuis 2020." Antoine Mermod, le président de la classe, confirme son “bon dynamisme”, ajoutant que "deux nouveaux bateaux, Les P’tits Doudous pour Armel Tripon, et celui d’Elodie Bonafous seront mis à l’eau l’année prochaine. D’autres projets sont également bien avancés, on est plutôt en avance par rapport au cycle précédent, c’est bon signe !"

Parmi ces futures annonces, trois concernent des 60 pieds déjà commandés à Multiplast : en plus de DMG Mori, qui a officialisé la nouvelle lundi 30 septembre, deux autres équipes ont réservé un “slot” pour réaliser deux sisterships, dont la fabrication démarrera en 2025. Autant de commandes lancées avant même le départ du Vendée Globe, du jamais vu selon Yann Penfornis : "La seule fois où c’est arrivé avant un Vendée Globe, c’était en 2020, pour Charal." Si les équipes réservent aussi tôt, c’est notamment parce que "le processus de qualification au Vendée Globe nécessite d’engranger des milles, souligne Yann Penfornis. Mais aussi parce que certaines équipes souhaitent gagner quelques mois afin d’être prêtes pour la Route du Rhum 2026 et The Ocean Race 2027."



33 000 heures de travail
pour le nouveau DMG Mori



DMG Mori, qui avait fait appel en 2019 à Multiplast pour la construction de son actuel plan VPLP, a de nouveau confié la construction de son prochain Imoca au chantier vannetais. "Cette première expérience s'était très bien passée, souligne le skipper Kojiro Shiraishi. Quand j’avais visité Multiplast la première fois en 2018, j’avais été surpris par l’environnement de travail, très propre et très organisé. J’apprécie également beaucoup leur rigueur." Et le skipper japonais d’ajouter à propos de son futur Imoca, dessiné par Guillaume Verdier : "Nous avons demandé aux architectes de concevoir un bateau robuste et rapide, et de donner de l’importance à l’ergonomie et à l’espace intérieur en vue de courir The Ocean Race 2027 puis le Vendée Globe 2028."

La construction, qui débutera en novembre pour une durée de 18 mois, va mobiliser trois personnes au bureau d’études ainsi qu’une vingtaine à l’atelier pour un total d’environ 33 000 heures de travail. Ce nouvel Imoca, comme tous ceux à venir, doit respecter la nouvelle règle votée par la classe Imoca en avril dernier, qui impose de "réduire de 15% l’impact carbone des bateaux par rapport à la génération 2020-2023", indique Antoine Mermod, avant de préciser : "Cela concerne la construction des moules et de la coque ainsi que les foils. C’est un système ouvert, on ne présume pas de ce qu’il faut faire et on met un peu au défi les designers, les équipes et les chantiers de proposer des méthodes de construction ou d'utiliser des matériaux moins impactants."

Pour Samuel Napoléoni, responsable projet chez Multiplast, "cela change pas mal de choses et c’est d’autant plus contraignant pour le projet DMG Mori qu’il n’y a pas de sistership prévu pour l’instant. En plus d’influer sur les matériaux utilisés, cette règle oblige à choisir certaines technologies d’outillage qui ont une influence potentielle sur la forme du bateau. On travaille donc en ce moment avec l'architecte et l’équipe DMG Mori sur différentes projections en fonction des formes, des moules, des matériaux que l’on choisit."

 

 
 Black Pepper Yachts 1 

© Black Pepper Yachts

 

EN BREF

 

  • PLAISANCE. Les équipes de Multiplast travaillent depuis le mois de juillet dernier sur la fabrication de la plateforme composite du C.69, tout premier multicoque construit par Black Pepper Yachts. Elle rejoindra par la mer, au premier semestre 2025, le chantier nantais, où les aménagements intérieurs et les systèmes seront installés sur ce catamaran de croisière de 69 pieds, signé des architectes François Pérus et Romain Scolari.
  • PROTOTYPE. Multiplast termine la construction d’un bateau à moteur de 18 mètres, totalement équipé et aménagé, pour l’un de ses fidèles clients, Jack Setton. Le chantier s’est étalé sur 16 mois pour ce monocoque sur plans Mauric, cabinet qui, pour la petite histoire, avait dessiné, il y a plus de 40 ans, un monocoque de croisière de 25 mètres pour le même propriétaire, Pioneer (mis à l’eau en 1982).
  • COURSE AU LARGE. Et une victoire de plus pour Primonial ! Construit par Multiplast, l’Ocean Fify de Sébastien Rogues, accompagné pour l’occasion de Jean-Baptiste Gellée, a remporté l’Act 4 des Ocean Fifty Series, la Med Max, dont c’était la première édition, entre Port Camargue et Saïdia, au Maroc. Un succès qui vient s’ajouter à ceux décrochés en juin au Grand Prix de La Baule et en août sur la Route des Terre-Neuvas. Belle performance également sur cette même Med Max du Class40 Tyrolit, Clak 40 construit par Multiplast, qui a terminé deuxième, avec les Italiens Matteo Sericano et Luca Rosetti aux commandes.
  • TRANSPORT MARITIME. Multiplast a livré début septembre aux Chantiers de l'Atlantique deux voiles rigides complètes SolidSail de 1 000 m2 dans le cadre du projet Neoline. Ces voiles seront installées sur des mâts en carbone de 76 mètres, qui équiperont des cargos rouliers de 136 mètres, dont le premier exemplaire, Neoliner Origin, sera mis en service mi-2025 sur une ligne transatlantique entre Saint-Nazaire et Baltimore (États-Unis), via des escales à Saint-Pierre-et-Miquelon et Halifax (Canada). Les deux mâts et les voiles ont été chargés à Saint-Nazaire le 25 septembre sur un cargo à destination du chantier naval turc RMK Marine, qui construit Neoliner Origin.
  • TRANSPORT MARITIME. Multiplast a finalisé la construction sur le parking nord du site de Vannes d’une grande halle de 25 mètres de long (pour 8 de largeur et 10 de hauteur), destinée à la peinture de tous les panneaux de voiles qui équiperont les mâts des futurs Silenseas. A savoir des paquebots de croisière à voiles, commandés par Orient Express, la marque de luxe du groupe Accor.

 

 

Myriam Akalay entre Anaïs Gain et Grégory Bertho, membres de l'équipe Qualité (© Jean-Marie Liot)

Myriam Akalay entre Anaïs Gain et Grégory Bertho,
membres de l'équipe Qualité (© Jean-Marie Liot)

 

DANS LE GROUPE CARBOMAN

Myriam Akalay : "Un audit, c'est une chance"

Fin septembre, Thales, un des principaux clients du groupe Carboman dans le domaine de l'aérospatial et de la défense, est venu à Vannes pour auditer le chantier Multiplast. L’objectif ? vérifier que les processus industriels sont matures et sous contrôle afin de garantir la performance attendue. Explication avec Myriam Akalay, responsable qualité du groupe Carboman.

Quels sont les audits menés par Thales ?

Dans le cadre de l’évaluation de leurs fournisseurs, Thales est venu mener un audit IPCA (Industrial Process Control Assessment) pendant trois jours. Même si nous avons déjà des audits annuels de certification ISO 9001 et EN 9100, cette dernière norme étant spécifique aux secteurs de l’aéronautique, de la défense et du spatial, Thales peut avoir des exigences supplémentaires par rapport au référentiel EN 9100. Lors de cet audit, la performance de tous les processus de l’entreprise est évaluée, ce qui permet de les rendre plus efficaces et efficients.

Concrètement, qu’ont-ils audité?

L’objectif de cet audit était de vérifier tout le processus industriel, de la commande à la réalisation finale du produit, afin que ce dernier corresponde exactement à ce qui a été commandé et que les pièces en série soient toutes identiques. Les trois auditeurs se sont tout d’abord assurés du respect des commandes, qu'il s'agisse du prix, du délai, des spécifications et/ou des cahiers des charges fournis. Ils ont également analysé les dossiers de fabrication, la manière dont est gérée l’industrialisation des produits ou encore la traçabilité des lots matières, et vérifié si tous les documents - certificats de conformité matière, rapports de contrôles…- à fournir au client étaient bien enregistrés et attestaient de la conformité du produit. Ils ont visité l’atelier pour vérifier la réception, le stockage des matières premières, des composants et des pièces, l’environnement de travail et la manière dont sont managées les équipes. Ils ont inspecté la propreté et le rangement des zones de travail, afin qu’il n’y ait pas de pollution dans nos pièces ou de corps étrangers oubliés car cela peut provoquer des risques majeurs sur les produits, voire sur l’assemblage d’une pièce. Autres volets étudiés : les non-conformités - analyse des causes racines et vérification de l’efficacité des actions correctives et préventives mises en place -, la gestion des risques, ainsi que la sécurité, la santé et l'environnement, la gestion des produits chimiques et des déchets.

Avez-vous reçu les résultats de cet audit ?

Nous avons obtenu une notation A- en maturité industrielle et A en maturité technique, sachant que les notes vont de D- à A+. C’est donc très satisfaisant. Nous avons progressé depuis les dernières évaluations, puisqu’en 2014, nous avions eu B en maturité industrielle et en 2019, A- pour les deux types d’évaluation.

Qu’apporte ce type d’audit à l’entreprise, en interne comme en externe ?

Un audit, c’est une chance. L’audit IPCA, une méthodologie créée par Airbus, est reconnu dans le monde de l’aéronautique, de la défense et du spatial, donc recueillir une bonne note permet de montrer notre niveau de performance et notre capacité à bien appliquer les exigences du client. Ces audits permettant d'identifier les risques ou les axes de progrès, cela nous oblige en outre à nous améliorer et nous pousse vers le haut. D’ici quelques semaines, en complément de cet audit IPCA, Thales viendra faire un nouvel audit, axé uniquement sur la finition peinture des produits.

 

fast 30 one design

© Anne Beaugé

MONOTYPIE

Le Sun Fast 30 One Design a fait ses preuves sur le Mondial de course au large double mixte

Du 24 septembre au 1er octobre, 22 duos représentant 16 nationalités se sont affrontés à bord du Sun Fast 30 One Design, nouveau monotype construit par Jeanneau et Multiplast, à l’occasion du championnat du monde de course au large double mixte à Lorient. L’occasion d’un premier bilan.

Les cinq premiers bateaux en moins de dix minutes ! Après plus de 24 heures en mer dans une belle dépression de l’automne breton, le championnat du monde de course au large double mixte s’est conclu le 1er octobre par la victoire des Britanniques Maggie Adamson et Cal Finlayson, arrivés 65 secondes devant la paire française Basile Bourgnon/Elodie Bonafous. L’épreuve, si elle aura assurément ravi les passionnés de régate, aura aussi permis de démontrer le potentiel du Sun Fast 30 OD, dont elle constituait le rendez-vous phare de l’année, avec une flotte de onze bateaux mis à disposition par Cap Regatta.

"Le bateau est planant, léger et maniable dans les manœuvres, ce qui permet de se concentrer sur la vitesse et la stratégie pour la course", commente ainsi la gagnante de l’épreuve, Maggie Adamson, enthousiasmée par le comportement du monotype, notamment "au portant dans du vent fort, où nous avons atteint 23 nœuds en surf dans 30 nœuds de vent !" Avec moins d’une dizaine de sorties d’entraînement avec son co-skipper, la navigatrice britannique a apprécié la simplicité de prise en main. "Une fois que nous avons trouvé un bon réglage de voiles en équilibrant le gennaker avec le J2 et en trouvant le bon angle pour les safrans, le bateau était très facile !"


"Très facile physiquement,
pourtant on a tapé dedans !"


"Ce qui est intéressant c’est que c’est un bateau avec un cahier des charges différent de ce qu’on a l’habitude dans la course au large, il est très facile physiquement, et pourtant on a tapé dedans !", souligne pour sa part Basile Bourgnon. Le figariste se félicite notamment du "gros travail fourni par Cap Regatta pour que l’équité entre les bateaux soit respectée, ils ont pris en compte nos retours et il y a eu beaucoup d’écoute pour maximiser la monotypie". Au terme de trois semaines de préparation intense, seuls trois kilos d’écart au maximum étaient enregistrés entre les bateaux !

"Il faut qu’on se réhabitue à cette étroitesse de carène car la tendance est plutôt aux scows ces dernières années, mais les bases sont bonnes", note pour sa part le Belge Jonas Gerckens, qui a coupé la ligne en troisième position avec Djemila Tassin, mais a fini cinquième après une pénalité liée à une erreur technique. Le skipper, qui avait déjà disputé la Drheam-Cup en juillet sur son Sun Fast 30 OD, mentionne "quelques petits défauts de jeunesse", mais se réjouit de voir que "c’est un bateau qui reste accessible, que ce soit pour des jeunes ou sur un format double mixte comme ça !"

Un constat partagé par Jeremy Wilton, président du Royal Ocean Racing Club (RORC), un des trois clubs à l’origine du SF30 OD (avec le Yacht Club de France et le Storm Trysail Club américain), et co-organisateur du championnat du monde avec le YCF et Lorient Grand Large "Le bateau a été mis à l'épreuve dans un large éventail de conditions de vent et de mer et s'est très bien comporté, savoure-t-il. Les réactions des marins ont été très positives et nous confirment notre excellent choix pour cette épreuve." Ces satisfecit réjouissent forcément Louis Vaquier, chargé chez Multiplast du projet, avant de rejoindre Jeanneau - il est par ailleurs secrétaire général de la classe C30 qui regroupe les propriétaires du monotype de 30 pieds. "Le bilan est ultra positif et vient valider le cahier des charges de ce bateau, qui devait être avant tout l’accessibilité, tout en étant fun à naviguer."

 

 

 

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