Newsletter de 10-2023

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RÉGATE

Le Sun Fast 30 OD séduit déjà

Après avoir été présenté à Cherbourg en juillet dans le cadre de la Rolex Fastnet Race, le premier exemplaire du Sun Fast 30 One Design, développé en collaboration avec Jeanneau, a effectué ses navigations d’essai en août à La Trinité-sur-Mer, avant d’être baptisé au Grand Pavois de La Rochelle. Ce monotype signé VPLP, dont la maîtrise d’œuvre a été confiée à Multiplast, semble tenir toutes ses promesses en termes de performances. Plus de 40 commandes fermes ont déjà été effectuées.

Le Sun Fast 30 One Design est sur de bons rails. Avant même sa mise à l’eau, le premier exemplaire du monotype a suscité la curiosité des régatiers qui ont pu le découvrir en plein cœur du village d’arrivée de la Rolex Fastnet Race, fin juillet à Cherbourg. “Cela nous a offert une très belle visibilité, beaucoup de marins se sont arrêtés pour se renseigner”, raconte Louis Vaquier, coresponsable du projet pour Multiplast, en charge de la partie commerciale.

Dans la foulée, le plan VPLP a effectué ses premières navigations d’essai au large de La Trinité-sur-Mer, avec la plupart des fournisseurs qui se sont succédé à bord pour valider tous les équipements : voiles, gréement, moteur, électronique, accastillage... Une phase de réglages et d’optimisations qui fait dire à Philippe Roulin, l'architecte en charge du projet chez Multiplast : “Le bateau est extraordinaire, c’est un vrai plaisir de naviguer à bord. Il est vivant et bien équilibré, à toutes les allures. Il marche fort dans le petit temps car il est très léger et toilé. Il est sensible à la moindre risée. Il passe également bien dans le vent fort et le clapot. Sous spi, il plane sans enfourner et on peut accélérer en gardant une bonne maîtrise, même sous pilote. Avec un équipage de quatre personnes, on arrive à exploiter la quintessence du bateau, quelles que soient les allures et les conditions, ce qui est assez rare. Et de bon augure pour la suite.”

Le Sun Fast 30 One Design semble donc à la hauteur des attentes et les modifications effectuées après les navigations d’essai se font à la marge, “sur certains points de détails, comme toujours quand on lance un nouveau bateau”, assure Philippe Roulin.

Christine Briand et Dee Caffari pour marraines

Présenté au Grand Pavois de La Rochelle, le Sun Fast 30 OD numéro 1 a été baptisé le 20 septembre par Christine Briand, la navigatrice rochelaise confiant à l’occasion : “Je n’ai pas hésité très longtemps, lorsqu’on m’a proposé d’être marraine du bateau, parce que la monotypie est tout ce que j’aime. Je souhaite une très longue vie au Sun Fast 30 One Design, j’espère qu’il sera un des premiers monotypes français à véritablement s’imposer à l’international.”

Le deuxième exemplaire construit a quant à lui été présenté lors du Southampton International Boat Show une semaine plus tôt. “Sa marraine est la navigatrice britannique Dee Caffari. Cela illustre notre volonté de ne pas être un monotype franco-français. Nous voulons développer un circuit en Angleterre, complémentaire avec la France”, explique Louis Vaquier.

Dans la foulée de ces deux salons, la presse spécialisée a pu à son tour découvrir le potentiel du monotype, notamment dans le cadre du European Yacht of the Year 2023 - le lauréat sera connu en janvier lors du Boot de Düsseldorf - et du Voilier de l’Année 2024 de Voile Magazine, pour lesquels il est chaque fois nommé. D’autres navigations avec les fournisseurs sont également programmées pour continuer à optimiser le support, tandis que les futurs clients vont avoir l’occasion de tester le Sun Fast 30 OD à partir de début octobre en Bretagne Sud.

Déjà 40 commandes fermes

Il est maintenant temps de lancer la production en série dans le chantier Jeanneau de Nantes-Cheviré, avec lequel Multiplast s’est associé (voir notre newsletter de décembre). “Avant la fin de l’année, nous aurons construit une dizaine d’exemplaires. Nous avons aujourd’hui un peu plus de 40 commandes, réparties sur les trois façades Manche, Atlantique et Méditerranée”, indique Louis Vaquier. Un partenariat a notamment été monté avec la société Cap Regatta. “Nous avons passé commande à Multiplast de 21 bateaux, 14 fermes et 7 en option, détaille Foad Zahedi, fondateur de cette dernière. Nous allons mettre à disposition trois flottes de sept bateaux chacune dans nos bases de Marseille, Lorient et Cowes. L’objectif étant de créer des bases d’entraînement à la course au large pour des amateurs plus ou moins éclairés : des particuliers, des clubs, des entreprises.”

Pourquoi avoir choisi le Sun Fast 30 OD pour lancer cette activité ? “Car il est signé VPLP, ce qui est un gage de qualité, répond Foad Zahedi. Plus globalement, tous les acteurs de ce projet m’inspirent confiance et je crois dans la philosophie de ce monotype peu cher qui permet de faire régater les jeunes. Le bateau est magnifique et simple, dans la lignée de ceux qui ont fait les grandes heures du Tour de France à la Voile. J’aime par ailleurs ce côté monotype, où seul l’équipage fait la différence.”

Le Sun Fast 30 OD devrait participer à ses premières courses au printemps 2024 avec au programme la Sun Fast World Cup et le Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest à La Trinité-sur-Mer, ainsi que la SNIM à Marseille. Le bateau est également candidat pour devenir le support du championnat du monde de double mixte. Bref, il a un bel avenir devant lui.

EN BREF

• SOLIDSAIL. Un prototype de foc rigide a été livré mi-septembre par Multiplast aux Chantiers de l’Atlantique dans le cadre du projet SolidSail. Cette voile sera testée sur le mât érigé en janvier dernier sur la plateforme portuaire de Saint-Nazaire.
  
  
• TRANSPORT MARITIME. Le projet Neoline bat son plein du côté de Vannes : le deuxième mât du cargo roulier à voiles est actuellement en cours de drapage, Multiplast ayant en charge la fabrication du tronçon central, mais aussi celle de la deuxième grand-voile qui va débuter mi-octobre. A terme, ces mâts seront produits dans la nouvelle usine de SolidSail Mast Factory - dont Multiplast est l’un des six partenaires - attendue début 2025 à Lanester.

• IMOCA. Mis à l’eau en février dernier, Paprec Arkéa, construit par Multiplast, a encore montré son potentiel élevé lors du Défi Azimut Lorient Agglomération disputé du 20 au 24 septembre : quatrième de la course de 48 heures avec Yoann Richomme et Yann Eliès aux commandes, l’Imoca a ensuite signé le meilleur temps sur les runs de vitesse courus dans les Courreaux de Groix, avec un run de 1,2 mile (un ris dans la grand-voile et J2 à l’avant) à 29,3 noeuds de moyenne !
• PROTOTYPE. Jaro, le day boat de 60 pieds construit par Multiplast pour Jack Setton (voir notre newsletter d'octobre 2022), prendra la route début juillet à destination du chantier Monaco Marine de Cogolin (Var) avant de rejoindre par la mer la Sardaigne, où navigue son propriétaire.

• ULTIM La deuxième édition des 24H Ultim a eu lieu du 29 septembre au 1er octobre à Lorient, la course des 24 heures a été remportée par Banque Populaire XI (dont Multiplast a fabriqué les flotteurs), mené par le tandem Armel Le Cléac’h-Sébastien Josse, avec seulement 3 minutes 20 secondes d’avance sur le Maxi Edmond de Rothschild (Charles Caudrelier/Erwan Israël), construit à Vannes.

• INDUSTRIE. Multiplast continue la réalisation de radômes pour les radars Sea Fire 500 de Thales, qui sont montés sur les frégates de défense et d’intervention (FDI) de la Marine nationale.
  
  
• SEABUBBLES. Le Taxibubble, taxi volant à foils, dont Multiplast a construit la coque, a effectué cet été ses toutes premières rotations dans le cadre de la ligne pilote du Grand Annecy. Dans le même temps, se sont poursuivis les essais sur la Smartbubble, de plus grande capacité (8-12 personnes).

• OCEAN FIFTY. Primonial, le nouvel Ocean Fifty de Sébastien Rogues construit par Multiplast, a été mis à l’eau le 17 août à Vannes, avant d’enchaîner à La Baule par la phase de navigations-tests, qu’il a terminée le 7 septembre. Le skipper a d'ailleurs invité sur une de ces sorties Nicolas Le Duc, technicien en composites ayant travaillé pendant six mois sur le trimaran, et Maeg Lehoux, chargée d’affaires chez Multiplast.

• TRANSAT JACQUES VABRE. Comme à chaque édition, Multiplast sera bien représenté, dans les quatre classes en lice, à l’occasion de la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre qui s’élancera le 29 octobre : en Ultim, le chantier a construit le Maxi Edmond de Rothschild et Sodebo Ultim 3, ainsi que les coques centrales d’Actual Ultim 3 et de SVR Lazartigue et les flotteurs de Banque Populaire XI ; en Imoca, Paprec Arkéa, Malizia-Seaexplorer, DMG Mori Global One, Fortinet-Best Western, Lazare, Prysmian Group, Singchain Team Haikou, ainsi que la coque et le pont de V and B-Monbana-Mayenne. En Ocean Fifty, le dernier Primonial est sorti des ateliers de Vannes (voir ci-dessus), tout comme, en Class40, Dékuple, le bateau de William Mathelin-Moreaux.

• PROTOTYPE. Jaro, le day boat de 60 pieds construit par Multiplast pour Jack Setton (voir notre newsletter d'octobre 2022), a été livré début juillet à son client qui navigue à son bord tous les jours au large de Porto Cervo et entre les îles de la Maddalena en Sardaigne.

• RECRUTEMENT. Engagés sur de multiples projets, tant dans la course que dans l’industrie ou dans le domaine de l’aérospatial, Multiplast et le groupe Carboman recrutent de nouveaux talents (hommes et femmes) en CDD longue durée ou CDI : fraiseur de commande numérique, responsable projet composite, technicien bureau d’études, ingénieur commercial composite. Multiplast sera par ailleurs présent le mardi 10 octobre (9-16h) au centre d’entraînement du Rugby Club Vannetais (actuel leader de Pro D2), à l’occasion d’une des journées Job Dating Du Stade vers l’Emploi, organisées sous l’égide de plusieurs fédérations sportives avec Pôle Emploi.

© Damien Harlé (à droite), avec Jean-Denis Bargibant (© Jean-Marie Liot)

DANS LE GROUPE CARBOMAN

Damien Harlé : "On a vu le potentiel pour créer un champion du composite"

Avec son ami d’enfance, Jean-Denis Bargibant, Damien Harlé s’est lancé en 2017 dans l’entrepreneuriat industriel en reprenant Ouest Composites Industries à Auray (Morbihan). Cinq ans plus tard, le duo franchit un nouveau cap en rachetant le groupe Carboman, qui rassemble Multiplast, mais aussi Plastinov et Plasteol. Le dirigeant associé revient sur son parcours.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours personnel et professionnel ?

Je suis né à Quimper, d’un père officier de marine marchande et d’une mère qui a consacré sa vie à sa famille, puis j’ai grandi en région parisienne. A 17 ans, on m’a diagnostiqué une maladie grave et je m’en suis sorti grâce à une greffe de moelle osseuse. Ça a forcément teinté mon caractère : j’ai un côté battant, j’aime le challenge. Après un Bac STI, j’ai fait math sup et math spé, puis l’ESTP, une école d’ingénieurs spécialisée dans les travaux publics. Ce que j'aimais déjà dans le bâtiment, c’était la notion de projet. J’ai commencé dans le groupe Colas, puis j’ai bifurqué vers la promotion immobilière chez BNP Paribas. Ensuite, j’ai rejoint Philia, une PME d’une dizaine de personnes. J’ai tout de suite aimé cette dimension humaine.

Comment s’est opéré le grand saut vers l'entrepreneuriat ?

En me cassant la jambe au rugby ! Mon ami d’enfance, Jean-Denis Bargibant, m’a appelé pour prendre des nouvelles… et on a fini par racheter Ouest Composites ! Il y a eu quelques étapes entre-temps, mais ça avait toujours été dans un coin de ma tête. Être chef d’entreprise, ça ne s’apprend pas. Pour moi, c’était un grand pas dans l’inconnu. L’industrie, c’était opaque. Mais en faisant preuve de bon sens, il n’y a rien d’insurmontable. Ça se passe bien quand on a un regard humain.

En 2022, vous reprenez le groupe Carboman. Comment s’est passé ce rachat ?

On cherchait à grossir avec de la croissance externe. L’opportunité Carboman est arrivée un peu plus tôt que prévu ! Au début, ça nous a semblé un peu gros, mais on fonctionne au défi. Surtout, on a vu le potentiel de complémentarité pour créer un champion du composite, avec des sites proches qui permettent une mutualisation.
“La course au large suscite admiration et appréhension”

Quel lien entretenez-vous avec le monde du nautisme et de la course au large ?

J’ai toujours navigué, la voile est très présente dans ma famille (son grand-oncle, Philippe Harlé, est le célèbre architecte naval de plus de 220 bateaux, dont les légendaires Muscadet et Armagnac). En 2009, avec Jean-Denis, on a fait une transat retour à bord d’un Pogo 8,50, sur lequel son père et mon oncle avaient fini la Transquadra. Mais travailler aujourd’hui en lien avec le nautisme est plus un hasard qu’une volonté affirmée.

Quelle évolution souhaitez-vous pour le groupe Carboman ?

On est dans la continuité. On essaie d’industrialiser les projets qui étaient déjà sur la table tout en y ajoutant notre patte, que ce soit avec SolidSail ou les dirigeables de Flying Whales… On développe aussi l’aéronautique et le spatial, où les enjeux industriels sont colossaux. Et on cherche toujours à attirer les talents !

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le milieu de la course au large ?

Le dynamisme est incroyable. C’est un sujet qui suscite admiration et appréhension. On l’aborde avec du sang-froid et de recul. Ce que viennent chercher nos clients, c’est notre valeur industrielle : notre fiabilité, notre respect des délais, des coûts. La difficulté de ce milieu, c’est de ne pas trop se laisser guider par la passion. Il faut garder cette distance pour rester performant.

VOS CONTACTS PRESSE

MULTIPLAST : Yann Penfornis Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / +33 (0)6 12 05 86 97

"If your dreams don't scare you, they are not big enough"