NEWSLETTER 2020-08

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 Barreau Neuman Architectes

MULTICOQUES

Un nouveau catamaran de course-croisière pour Marc Guillemot

 

Après deux participations en Orma (1998 et 2002), trois en Imoca (2006, 2010 et 2014), Marc Guillemot disputera-t-il en 2022 sa sixième Route du Rhum en catégorie Rhum Multi ? L’affaire paraît bien engagée pour le marin qui travaille actuellement sur un projet avancé de catamaran de 52 pieds, baptisé MG5, dont les flotteurs sont en construction chez Multiplast. Un projet lancé grâce au soutien financier des dirigeants de Wellness Training, entreprise parisienne spécialisée dans les salles de fitness en entreprise, avec lesquels il est lié depuis deux ans.

 

 

 La transat en solitaire n’est pour autant pas l’objectif premier du bateau, comme le confirme Marc Guillemot : « L’idée est de faire un cata performant qui puisse offrir des sensations à plus de 20 nœuds, mais avec un confort relativement important pour le proposer comme plate-forme de séminaires d’entreprise à la journée. On voudrait aussi le louer pour suivre des départs voire même des courses, comme la Solitaire du Figaro, par exemple. »

Les architectes choisis - Christophe Barreau et Frédéric Neuman - le marin s’est mis en quête d’un chantier : « Comme on ne pouvait pas confier l’intégralité de la construction à un constructeur pour des raisons budgétaires, une partie se fait dans les locaux de SOG (Sailing Organisation Guillemot) à Saint-Philibert. J’ai embauché une petite équipe, avec laquelle nous avons fait l’outillage des bras et de la nacelle que nous fabriquons chez nous. Et nous avons confié la réalisation des flotteurs à Multiplast. Ce qui me ravit, parce que j’ai un long historique avec le chantier : j’ai participé en 1981 à la construction du premier Jet Services - pour lequel Multiplast a été lancé - puis j’y ai fait une bonne partie de mon Orma La Trinitaine. »

Du côté du chantier vannetais, Yann Penfornis, son directeur général, se félicite de renouer avec la construction de catamarans de croisière : « Nous en avons fait par le passé, des plus grands, comme le 82 pieds Magic Cat. Aujourd’hui, notre métier étant de plus en plus de fabriquer des pièces composites, c’est totalement logique de répondre à des offres de ce type. Maintenant, nous serions très intéressés à l’idée de construire des prototypes en totalité, nous avons en ce sens des échanges avec Christophe Barreau et Frédéric Neuman. »

 

 

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© Barreau - Neuman - Architectes

 

Concrètement, à quoi ressemblera ce MG5 ? « Ce sera un 52 pieds en verre-époxy (seuls les bras sont en carbone) de 8,50 mètres de large qui pourra accueillir 10-12 personnes dans la nacelle. L’originalité sera de pouvoir accéder aux coques sans passer par la nacelle, ça permet d’avoir un bateau plus profilé. » Marc Guillemot y ajoute une touche éco-responsable : « J’ai récupéré un mât d’Imoca, des safrans de MOD70, toute l’électronique d’un Figaro, des bouts qu’il me reste de l’Imoca Safran, sans doute des voiles d’occasion, ça permet d’avoir du matériel recyclé de qualité à prix abordable. »

Les flotteurs feront le trajet de Vannes à Saint-Philibert en décembre, l’assemblage débutera en janvier pour une mise à l’eau en juin 2021. Avec donc une participation à la Route du Rhum 2022 dans les tuyaux. « Avec les dirigeants de Wellness Training, on s’est dit qu’avec un tel outil, il y avait moyen de prendre le départ du Rhum, ça tombe bien, ça ne me déplairait pas d’en refaire une ! ».

Avec quels objectifs ? « Je n’aurai pas la prétention de jouer la gagne en Rhum Multi face à des trimarans de 50 pieds beaucoup plus larges comme Olmix, qui a gagné en 2018, mais il y a moyen de jouer avec les TS 52 sortis récemment, je pense qu’on peut même aller un peu plus vite, parce que le bateau est plus léger (7,5 tonnes) et moins haut, ça lui donne un avantage intéressant. »

Un bon résultat serait le meilleur moyen pour ce MG5 de faire des petits, l’objectif affiché par Marc Guillemot : « Aujourd’hui, il est à l’état de proto, mais si on fait des outillages, c’est pour en construire d’autres exemplaires, idéalement il faudrait qu’on en fabrique trois à quatre pour amortir l’investissement. »

 

MONOTYPIE

Frédéric Le Peutrec : « En TF35, la coordination de l’équipage sera au centre du jeu »

Depuis le mois de juin, les entraînements se succèdent sur le Lac Léman pour les équipes ayant pris possession de leur TF35, nouveau catamaran monotype à foils qui a succédé au Décision 35. Frédéric Le Peutrec, barreur de l’équipe suisse Zen Too, se montre enthousiasmé par les performances d’un des huit bateaux réalisés par Multiplast.

Peux-tu nous présenter ce TF35 ?

Ce bateau est né de la volonté des propriétaires de D35 de quitter l’archimédien pour développer un foiler lacustre. Dans le cahier des charges, il devait aussi répondre à l’exigence de pouvoir gagner le Bol d’Or en temps réel, d’où des choix assez radicaux lui permettant d’être performant dans le petit temps. A l’arrivée, ça donne un catamaran de 35 pieds, d’un tirant d’air de 21,50 mètres, doté de safrans et de grands foils en T qui permettent d’avoir la puissance nécessaire pour voler très tôt. C’est-à-dire à partir de 13 nœuds, une vitesse qu’on atteint au portant quand il y a 6-7 nœuds de vent et au près dans 8-9 nœuds. A bord, on est six, comme en D35, avec un poids maximum de 500 kilos. Une autre particularité est le système d’asservissement des safrans et des foils géré par une centrale inertielle de vol.

Quelles sont les sensations à la barre d’un tel engin ?

C’est absolument génial. Dans des conditions de mer plate, avec le séchard, le petit thermique de fin de journée sur le Lac, c’est un peu comme si tu étais sur un char à glace, le bateau accélère et se crée un vent apparent assez bluffant. En revanche, la vitesse de pointe est limitée du fait qu’on a de grands appendices, de grandes surfaces de voiles et un mât imposant. La traînée induite par l’aéro et l’hydro ne permet pas de dépasser certaines vitesses. Pour l’instant, on est montés à 33 nœuds, on ira sans doute plus vite, mais c’est un bateau essentiellement de VMG parce qu’on fait du près et du portant pendant les Grands Prix, c’est la performance à ces allures qui a été surtout recherchée.

 
 

 Loris von Siebenthal1© Loris von Siebenthal

 

Est-ce un bateau compliqué à appréhender ?

Pas du tout, c’est hyper accessible - bien sûr à qui a navigué un peu à haut niveau. Ça reste dans son utilisation un bateau à voile sur lequel, vu son poids léger (1,2 tonne), la coordination est hyper déterminante, entre le barreur et le régleur, mais aussi lors des manœuvres : il faut se déplacer de la façon la plus soft possible, car un rien peut rompre l’équilibre et la moindre erreur se traduit par une perte de vitesse spectaculaire. C’est vraiment sympa, parce que ça remet la coordination de l’équipage au centre du jeu.

Le TF35 Tour, qui devait débuter cette saison, a été reporté d’un an, comment vois-tu l’avenir ?

Pour l’instant, il y a sept équipes, mais d’autres devraient nous rejoindre, qui sont attirées par le côté foiler à la fois extrême dans le sens où le TF35 décolle très tôt, mais en même temps accessible. L’idée, c’est d’avoir un circuit de printemps en Suisse et d’aller ensuite naviguer ailleurs en Europe, voire dans le monde, on peut aussi éventuellement imaginer une saison hivernale.

 

EN BREF

  • Multiplast sera bien représenté sur le Vendée Globe 2020, puisque plusieurs bateaux construits par le chantier s’alignent au départ : DMG Mori, foiler de nouvelle génération pour Kojiro Shiraishi, Seaexplorer - Yacht Club de Monaco (Boris Herrmann) et Prysmian Group (Giancarlo Pedote), mis à l’eau en 2015, La Fabrique (Roura) et Groupe Apicil (Damien Seguin), bateaux de génération 2007. Pour cette neuvième édition, Multiplast a également fabriqué trois jeux de foils pour Seaexplorer - Yacht Club de Monaco, MACSF et Corum.
  • Multiplast termine ce mois-ci la fabrication d’une nouvelle dérive pour Magic Cat, catamaran de croisière de 82 pieds construit en carbone en 1996, qui naviguait avec sa dérive d’origine... depuis 24 ans !
  • Après deux premiers exemplaires déjà livrés (voir notre dernière newsletter), Multiplast construit actuellement un nouveau fuselage d’Alice, avion électrique développé par la société israélienne Eviation Aircraft. “Nous venons de terminer les outillages sur une nouvelle géométrie de moules, nous avons commencé le drapage le 20 octobre pour une livraison fin février”, explique le directeur général Yann Penfornis.
  • Multiplast est un partenaire historique du Vannes Photo Festival depuis son lancement en 2003. Cette année, du 9 octobre jusqu'au 1er novembre, l'évènement fête les 20 ans de l'an 2000 dans six lieux d'exposition.

 

NOUVEAUX MARCHÉS

Multiplast se diversifie dans le milieu médical

Poursuivant sa politique de diversification, Multiplast s’est lancé depuis l’été dernier dans la construction de caissons de transport en milieu protégé pour une entreprise nantaise, ATA Medical, spécialisée notamment dans la fabrication de systèmes de filtration pour des salles d’opération. Dominique Dubois, PDG du groupe Carboman SA, nous en dit plus.

Comment avez-vous été amené à travailler avec ATA Medical ?

Je connais cette société depuis très longtemps, puisqu’ils avaient fait la filtration de la salle blanche de Multiplast qui abrite notre robot de drapage de fibres de carbone sous atmosphère contrôlée. Nous cherchions depuis quelque temps à pénétrer le marché médical, l’opportunité s’est présentée lorsqu’ils nous ont contactés pour nous demander de construire pour eux vingt caissons de transport en milieu protégé.

En quoi cela consiste-t-il exactement ?

Ce sont des sortes de couveuses pour adultes qui servent à transporter des patients contagieux ou qu’il faut protéger de l’extérieur. Ça se présente sous la forme de caissons en matériaux composites avec un gros couvercle en plexiglas, équipé de gants pour soigner la personne malade à travers cette bulle, et tout un système de ventilation.

 

 

caisson medical

© Pascal Mismaque/ATA Medical 

 

 

 Est-ce un défi technologique pour Multiplast ?

La nouveauté pour nous, c’est que nous livrons un matériel prêt à l’emploi, c’est-à-dire qu’en plus de la coque que nous construisons, nous recevons du client les ventilateurs, les systèmes de filtration et de régulation de la ventilation, le tableau de commande électrique que nous intégrons dans le produit. En général, nous livrons ce que nous appelons la « black box », une pièce composite structurée, finie et peinte ; là, le client nous a demandé d’aller plus loin, c’est-à-dire d’intégrer tous les systèmes. Nous faisons donc des choses nouvelles pour nous : du câblage électrique, de l’installation de panneaux de commandes et de raccordements, et toute la partie contrôle pour vérifier que la ventilation marche bien. C’est donc effectivement un défi pour nous parce que si la fabrication des caissons n’est en elle-même pas très compliquée, ce qui l’est plus, c’est de prendre la responsabilité de toute l’intégration des systèmes. Jusqu’ici, on sous-traitait la partie électrique, là, on le fait en interne, c’est un premier pas pour nous dans un secteur nouveau. Mais ça nous permet de poursuivre notre démarche de diversification sur des produits hauts de gamme et d’augmenter considérablement notre chiffre d’affaires dans une période où on en a besoin.

 

Plus d’information


Yann Penfornis : +33 2 97 40 98 44 / +33 6 12 05 86 97

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