Orange II. Assistance express
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Jeudi 19 février à 12h00 françaises, Orange II annonçait son avarie d'étrave tribord - le crash box ayant disparu dans la nuit - et son retour à Lorient (Atlantique) pour réparation. Multiplast et le Gilles Ollier Design Team ont mis en place une équipe d'intervention rapide et permettre à Orange II d'être prêt à repartir dans les plus brefs délais.
Pendant qu'Orange II rentrait vers Lorient, dès jeudi après-midi, les prototypistes de Multiplast ont préparé les pains de mousse utiles au remplacement des crash box. En gros, cette opération consiste à empiler des plaques de mousse sur 200 millimètres d'épaisseur.
Pendant ce temps, une autre équipe organisait la logistique pour que le catamaran puisse être démâté et sorti de l'eau dès son arrivée. Le grutage était terminé dimanche en début d'après-midi. A peine le catamaran au sec, tentes, chauffages et échafaudages ont été mis en place, puis l'équipe d'intervention s'est mis au travail non-stop. Se sont alors enchaînés le surfaçage, le collage des mousses préparées au chantier et le "shapage", à savoir le profilage des mousses. Ce lundi après-midi, commençait la stratification qui se terminera en fin de journée. Il restera alors à effectuer la finition et la peinture Ce sera pour la nuit de lundi à mardi.
De véritables fusibles...
A la vitesse où vont ces bateaux, ces crash box sur les étraves sont absolument indispensables. En effet, il permettent en cas de rencontre avec un objet flottant, d'amortir les chocs frontaux afin d'éviter de grosses avaries de structure. Celui de la coque tribord d'Orange II a parfaitement joué son rôle. Le détachement du crash box est net. Il n'y avait aucun danger pour la structure. Le bateau pouvait donc continuer sa route, ce qu'il a fait en rentrant par ses propres moyens.
Gilles Ollier : "En fait, les coques sont dotées d'une double sécurité. Il y a deux crash box successifs. Le premier est destiné à encaisser des petits impacts, le deuxième des chocs plus importants. Un processus de construction que Multiplast systématise sur ses réalisations, afin d'augmenter la sécurité passive et permettre de continuer à naviguer. Ce dispositif remplit une fonction similaire aux pare-chocs d'automobiles. Ils ne doivent pas être trop solides afin de pouvoir absorber l'énergie des impacts et ainsi éviter une propagation des dégâts. A titre d'exemple, le catamaran de 85 pieds Jet Service V avait battu le record de l'Atlantique Nord avec un crash box manquant dès le premier jour de la traversée..."
Explication ?
Quant à la cause ce cette avarie, aucune explication n'est véritablement donnée, même si l'équipage affirme ne pas avoir touché quelque chose. Sur ces bateaux, avec le bruit ambiant quand on déboule à plus de 30 nœuds, tous les chocs ne sont pas identifiables. Et pour en donner la preuve, l'équipage d'Orange II ne s'est aperçu de l'avarie que lors de l'inspection du matin, au jour, alors que le crash box avait du disparaître dans les heures précédentes. Aucun indice, ni même une baisse de performance n'a laissé entrevoir l'avarie. Une inspection approfondie à terre laisse penser à Gilles Ollier qu'un impact pourrait être à l'origine de cette avarie, comme le suggère le bord de fuite de la dérive tribord qui est légèrement abîmé.
Si une fenêtre météo favorable se présente rapidement, Orange II pourrait repartir très rapidement. l'intervention express de Multiplast aura été salutaire...