Orange II bâptisé...
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Mis à l'eau le 22 décembre dernier au chantier Multiplast à Vannes, c'est à la Trinité sur Mer, à quelques encablures de son lieu de naissance, qu'Orange II a été baptisé ce 11 février 2004 par la championne Olympique d'escrime Laura Flessel et le quintuple champion du Monde de Formule 1 Alain Prost. Après un mois et demi d'essais et de préparation, Orange II est prêt à conquérir le Trophée Jules Verne.

Car c'est bien sur ce record qu'Orange a hâte de s'élancer. Bruno Peyron, skipper d'Orange II : "si nous avons une fenêtre météo dans les jours qui viennent, nous larguons les amarres. Le bateau et l'équipage sont prêts, malgré les 6 trop petites semaines de préparation. On aurait aimé s'élancer ensembles. Mais ils ne nous ont pas attendu."

En effet, Cheyenne de Steve Fossett et Geronimo d'Olivier de Kersauson sont en mer respectivement depuis 5 et 4 jours et naviguent aux latitudes des Canaries et de Madère.

Dans l'histoire

Si le record absolu à la voile autour de la planète est l'apanage de ces grands bateaux, Multiplast y a inscrit son nom depuis sa naissance puisque c'est Bruno Peyron, déjà, à bord de Commodore Explorer – un catamaran de 26 mètres dessiné par Gilles Ollier et construit par Multiplast – qui a été le premier enlever le Trophée Jules Verne en 1993 en 79j 06h 15 mn. Et c'est encore Bruno Peyron qui le détient depuis 2003 en 64j 08h 34mn 24s à bord du premier Orange (33 m), un autre catamaran toujours dessiné par le Gilles Ollier Design Team et construit par Multiplast. Pour cette tentative 2004, Multiplast est doublement attentif aux performances des bateaux qui vont tenter de s'approprier ce Graal de la voile océanique, puisque le trimaran Geronimo (architectes Van Peteghem / Lauriot-Prévost) est également sorti des ateliers de Multiplast en juillet 2001. Cependant, avec Orange II, on entre dans une nouvelle ère, celle d'un bateau nettement plus puissant que la génération d'Orange I et de Club Med (+ 60 %) ; et donc des performances supérieures attendues.

Un bateau évolutif

Grâce à un rapport poids/longueur assez faible, Orange II s'est révélé très véloce dans le petit temps et contre le vent lors des premières navigations. Un paramètre ultra important pour une circum navigation où il est primordial d'avoir de la performance quand la brise se fait moins soutenue. Le sorcier météo américain Bob Rice, routeur victorieux d'Enza et de Sport Elec sur ce Trophée, confirme cette nécessité de "tuer le petit temps" pour avoir une chance de faire un temps sur le parcours. A savoir être rapide et être capable de serrer le vent au passage de l'équateur, dans les zones de brises variables. Comme annoncé, Orange II semble avoir ces capacités. Franck Martin, du Gilles Ollier Design team : " Avec 10 nœuds de vent, le bateau est capable de naviguer à 12/13 nœuds au près. Et en débridant au travers, la vitesse peut atteindre 18 nœuds, soit 1,8 fois la vitesse du vent !" Des performances qui s'expliquent – hormis le bon ratio poids/longueur - par un gréement assez élancé et une généreuse surface de voilure, une largeur qui permet à Orange II de rapidement déjauger la coque au vent – et donc de diminuer la traînée – et des voiles 'Incidences' d'une excellente facture. Bruno Peyron : "...c'est un bateau bien né. Il a des capacités. Mais nous n'avons pas encore eu le temps de le tester complètement. Ce que l'on peut dire, c'est qu'au niveau de la résistance, tout va bien. Nous avons contrôlé tout ce que nous pouvions faire. Pour les performances, on verra. Mais en tout état de causes, nous ne pourrons pas le mener à 100 % tout de suite."
Stand By

"Aucune fenêtre météo ne semble se profiler avant le 17 février",annonce Pierre Lasnier, le routeur de Géronimo. Mais Olivier de Kersauson doit actuellement négocier un trou de souris pour attraper un bon flux de Nord.

Quant à Orange II, le stand by est commencé.